- Un documentaire lumineux sur l’écoulement du temps au sein d’une famille.
- Un témoignage sans artifice, en prise direct avec le rythme de l’existence.
- Une leçon de vie à part entière et une bouffée d’optimisme.
Ma famille, ces héros
La végétation reprend ses droits, le soleil réchauffe les cœurs, les familles se réunissent, les hirondelles chantent, le printemps est là. Après son premier court-métrage intitulé My Father, Lu Qingyi livre avec Four Springs un premier long-métrage documentaire rayonnant, à la fois intimiste et universel. Le réalisateur y filme les membres de sa famille qui se séparent et se retrouvent durant quatre printemps. Plus précisément le film se concentre sur la visite que le réalisateur rend à ses parents chaque année à l’occasion de la Fête du Printemps.
Avec son frère et sa sœur, Lu Qingyi fait partie d’une génération de Chinois qui a quitté la campagne pour s’installer dans des métropoles à des milliers de kilomètres de leur ville natale. La fratrie éclatée dans trois agglomérations différentes se retrouve ainsi réunie une fois par an dans le giron familial pour apprécier la cuisine maternelle et écouter la musique jouée par leur père.
L’immersion est totale et les proches se livrent devant l’objectif que tout le monde oublie. La caméra est omniprésente dans la vie familiale mais plus personne n’y fait attention. Four Springs charme alors de par le lien qu’il crée entre le spectateur et les membres de cette famille qui se dévoilent sans fard. A travers des moments de joie intense et de grande souffrance, tous se regroupent et avancent soudés.
Un documentaire beau par sa simplicité
Vainqueur du Prix du meilleur documentaire au festival FIRST, Four Springs se distingue aussi par son esthétisme. Lu Qingyi arrive ici à lier le fond et la forme, l’enthousiasme contagieux de ses parents étant sublimé par la photographie lumineuse traversant le film. Des feux d’artifices lancés en pleine rue pour le Nouvel An chinois jusqu’aux randonnées dans les montagnes avoisinantes, chaque moment de vie est ici capté avec tendresse. C’est justement la banalité du sujet traité qui rend ce film si beau. Four Springs révèle ce qu’il peut y avoir de plus poétique mais aussi de tragique dans la vie de chacun. La vie de tous les jours s’y révèle précieuse et chaque réunion familiale y est chérie par ses membres.
Très loin du sensationnalisme et en utilisant un équipement minimaliste, Lu Qingyi ravive la flamme d’un cinéma beau par sa simplicité. Ce film qu’il a réalisé en hommage à sa soeur décédée durant la production frappe le spectateur grâce à la positivité sans faille des parents et à leur dynamisme constant malgré leur âge avancé. On ressort de ce film tout simplement heureux, à l’image de ses protagonistes principaux.
Four Springs est un documentaire livrant d’une manière magistrale une leçon de vie classique mais essentielle : il faut profiter de chaque moment qu’il nous est donné de vivre au côté des personnes qui nous sont chères.
3 mars à 20h15 au Studio des Ursulines
9 mars à 20h au Mac Mahon
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